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Titre : Je suis noir et je n'aime pas le manioc

Auteur : Gaston Kelman

Editions : Max Milo Editions


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  • p 29
Que l'on me demande mes origines par pure et simple curiosité humaine, je suis prêt à l'entendre. Mais si c'est pour gommer ma culture urbaine et judéo-chrétienne et me coller à un vague modèle ruro-traditionalo-noir qui n'existe pas, alors, je ne saurais l'accepter.

  • p 31
Elles ( aussi les bonnes intentions) rappellent au Noir sa position d'immuable subalterne à qui l'on réserve un sort spécial: le rattachement éternel à une origine qui n'a généralement aucun impact objectif sur sa vie, surtout s'il est né et vit en région parisienne ou à Oslo

  • p 39
Ainsi, même quand il a choisi de vivre à l'étranger, le Noir est rattrapé par ses racines et le grand chef du village continue à influencer son comportement et à influer sur le groupe exilé. Et le plus inadmissible est que la France aurait accepté que l'on dépouille ses immigrés de leur liberté de choix, pour les assujettir à la dictature des origines.


  • p 42
La culture est un élément social et non ethnique même si l'ethnie sert souvent d'espace social d'enraciment à un modèle culturel. Ce cas de figure se retrouve notamment et presque exclusivement en milieu traditionnel rural. Dans tous les cas, la culture reste un élément spatial et temportel. C'est la capacité de s'adapter à son milieu et à son temps, Moi, le Francilien, ce qui me relie culturellement à mon cousin qui n'est jamais parti du village d'origine de mes parents (espaces décalés), est certainement plus mince que ce qui me lis à un Blanc de la région parisienne (espace commun) aujourd'hui (temps commun), ayant les mêmes caractéristiques sociologiques que moi.

  • p 43
Mes origines reposent sagement dans mon pratimoine; mon quotidien, c'est la culture au sein de laquelle je vis.

  • p 43
Le problème réside dans le fait que tout le monde confond allègrement culture et valeur. La culture c'est l'adaptabilité à un milieu et à un moment. C'est la capacité à utiliser les outils (production), les langages (communication), les comportements (vie sociale) locaux pour vivre. La culture c'est hic et nunc, ici et maintenant. Elle est donc intimement liée aux notions d'espace et de temps.

  • p 44
Les valeurs sont quant à elles, plus universelles. Celles que l'on attribue le plus à l'Africain sont le respect, la solidarité. Ces valeurs sont reconnues par la totalité du genre humain, du moins, je l'espère. Seuleument, leur traduction en élément culturels n'est pas la même partout.

  • p 51
La conviction que le Noir est une espèce qui ne peut vivre qu'en groupe racial est plus répandue qu'on ne le pense.

  • p 53
Le Noir est décidément un produit d'origine contrôlée. Il ne peut appartenir qu'à son groupe racial et non à un groupe social.

  • p 57
Trois éléments déterminent l'appartenance à la citoyenneté : l'hérédité, le lieu de naissance ou le choix de vie. L'appartenance à une nation n'est pas déterminée par des critères physiques. Ce qui détermine mon existence, ce n'est pas tant d'òu je viens que ce que je deviens.

  • p 58
Je suis bourguignon parce que j'en ai pleinement le droit, parce que l'existence précède l'essence, parce que j'ai absolument le droit de choisir ma nationalité comme je choisis ma religion et mon lieu d'ancrage, d'enracinement, sans que l'on me ramène sans cesse à des racines et à des origines que l'on croit à tort inscrites sur mon faciès négroïde.

  • p 59
Pourquoi m'enfermerais-je dans cette image de moi qu'ils voudraient pétrifier? Pitié, pitié, j'étouffe dans le ghetto de l'exotisme.

  • p 125
Alors, je voudrais dire aux Noirs que le problème n'est pas d'avoir été colonisés. Tout le monde l'a été de manière plus ou moins brutale. Le problème est de réussir à se libérer l'esprit des sédiments négatifs qui ont été déposés par la colonisation.

  • p 138
Il faudra bien qu'un jour , on se contente d'être noir et qu l'on réserve notre fierté à nos réalisations.
Si l'on accepte que la fierté est le sentiment de la satisfaction légitime devant le succès, la conquête, et non devant un héritage, une valeur innée, on se demande à quoi rime cette revendication de la fierté d'être noir, En effet, un Noir, un Blanc, un Jaune ou un Rouge ont tout à fait légitimité à être fiers de leur diplôme , de leur voiture, de leur réussite professionnelle , de leur cheptel de bovins ou de femmes que l'on nomme harem là où c'est autorisé , de la réussite de leurs enfants. James Brown peut être fier de son succès dans la musique. Mais je ne comprends par les raisons d'être fier de la couleur de la peau qui n'est pas le fruit d'une conquête, à peine le lot d'un jeu de hasard.

  • p 142
Un pays ne peut appartenir éternellement à une catégorie de citoyens, sous prétexte que ceux-ci l'ont libéré du joug de l'oppresseur.

  • p 165
On voit le comportement des petits Français noirs quand ils vont passer des vacances en Afrique; ils ne sont que fort logiquement de parfais petits Occidentaux. Les parents qui hurlent leur traditionalisme nègre en France sont parfois pires, quand ils vont en Afrique, dans leur désir de montrer qu'ils vivent en France, avec leurs petites vestes sous la canicule camérounaise, alors qu'en France, ils veulent porter le boubou qui serait le vêtement africain.
Cette inconscience suicidaire et assassine qui pousse à nier l'occidentalité, c'est-à-dire l'assimilation des enfants français d'origine négro-africaine, est portée par les parents noirs qui ne cessent de leurs rappeler qu'ils sont des Africains, comme si l'appartenance à un groupe était héréditaire et non acquise par l'imprégnation à un groupe. On est Africain non parce qu'on est Noir, mais parce qu'on est né en Afrique et que l'on y a été élevé. Ce n'est pas parce que Johnny Cleg est blanc qu'il est occidental. Il est aussi sud-africain que mon fils est français, et le revendique à juste titre. il revendique même d'être zoulou et il en a le droit puisqu'il a été élevé dans cette culture.


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